Présentation
Jean-François GRAFFAND
France
Photographes
Amoureux du ciel, j’aime à me présenter comme un « montreur d’étoiles ». Cette passion pour le ciel m’est apparue dès l’enfance, lors d’une visite à l’Observatoire du Pic du Midi, et ne m’a jamais quitté depuis. Ma démarche a ainsi toujours été guidée par cet émerveillement, tentant inlassablement de sensibiliser à la beauté du ciel et à sa préservation, à une époque où la nuit est plus que jamais menacée.
Après 20 ans de vulgarisation en astronomie auprès du grand public, c’est seulement en 2016 que je vois en la photographie un nouveau moyen d’attirer les regards vers les étoiles. Car le ciel disparaît aujourd’hui de notre vision et, plus grave encore, de notre mémoire. Nous vivons désormais coupés du ciel, baignant dans la pollution lumineuse ou absorbés par nos écrans. Et cette fascination pour les lumières artificielles menace même à présent notre droit à la nuit. Contempler et s’émerveiller oblige à nous arrêter, et à considérer pleinement où nous sommes, entre Terre et Ciel. Cette relation au ciel particulière, je la ressens comme un écho. Sonder cet « espace d’infinis », et prendre conscience de cette immensité d’où nous sommes issus.
C’est ce lien, cet écho, que je tente de retranscrire par mes photographies.
Exposition
Le ciel disparaît. En silence. Malgré les timides décrets semblant protéger la nuit, jamais le ciel n’a été autant menacé. L’expansion des villes, de leurs éclairages, et la prolifération des Leds, promesse d’un éclairage à moindre coût, diffusent un voile lumineux de plus en plus intense entre les étoiles et nous. Pire, la menace de délires technologiques de milliers de satellites en cours de déploiement va bientôt dessiner des constellations artificielles. En France, l’obscurité nécessaire à la survie même de milliers d’espèces n’est plus qu’un souvenir. Aujourd’hui cette fascination pour les lumières artificielles, dont on connaît pourtant les effets néfastes sur l’environnement et la santé, participe à notre amnésie environnementale, et annonce une plus grande menace : l’oubli du ciel. « Echos du Ciel » propose de réinstaller le ciel nocturne dans le paysage. Et tente par l’image de sensibiliser et réunir Terre et Ciel dans le regard, pour rappeler la beauté de la nuit et inciter à la préserver. Grâce à la pose longue à haute sensibilité, captant jusqu’aux infimes lumières que nos yeux perçoivent à peine, la photographie nous révèle un monde presque inconnu : étoiles, planètes, nébuleuses, Voie lactée… Tous ces astres dont nous ignorons parfois jusqu’à l’existence brillent pourtant chaque nuit au-dessus de nous. Un monde, un Univers, qui a toujours accompagné l’humanité. Mais celle-ci semble aujourd’hui l’oublier… « Echos du Ciel » c’est la volonté de rappeler ce que nous avons tous ressenti une nuit face à la voûte étoilée ; s’arrêter, lever les yeux et s’émerveiller, et enfin retrouver notre lien au ciel. « Echos du Ciel » c’est le désir de capter l’écho silencieux, profond, émanant de ces espaces infinis. Et de ressentir notre place face à l’infiniment grand. Sonder le ciel, observer, et prendre conscience de cette immensité d’où nous sommes issus ; ressentir l’écho ; au-dehors, au-dedans… Rappeler l’immensité de l’Univers, en nous.