[:fr]Montier Festival Photo - Concours 2016 - Autres animaux sauvages de pleine nature[:]

Présentation

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Alexis DENIS

  France

  http://www.alxdns.com

  Photographes

  

Grâce à cette passion dévorante pour la nature, que j’ai au fond de moi depuis tout jeune, je me sens à ma place en apnée, au fond de l’océan, dissimulé pendant des heures dans les herbes hautes de nos campagnes, ou encore assis, en haut d’une montagne du Spitzberg, à tenter de comprendre les écosystèmes qui m’entourent. Dans tout ce que j’ai entrepris dans ma vie, j’ai toujours voulu transmettre et partager. Ma carrière d’infirmier spécialisé, de 2008 à 2022, m’a amené à dispenser des cours dans les Instituts de Formation en Soins Infirmiers, pour partager mon savoir et mon expérience de soignant. Après mes débuts d’apnéiste en 2005, plusieurs titres régionaux et nationaux en apnée, je suis devenu moniteur et entraîneur pour des apnéistes compétiteurs nationaux, mais aussi, pour des enfants en difficultés et pour des personnes en situation de handicap physique et/ou cognitif. Aider et accompagner, pour faire ressentir le bien-être que procure cette activité hors du commun, m’anime dans chaque entraînement que je dispense. En 2013, afin de partager tout ce que je pouvais voir sous l’eau, en apnée dans les cours d’eau de notre région, j’ai co-fondé, avec mon ami Alain IEMFRE, l’association Faune et Flore Aquatiques de Lorraine, bien connue depuis plusieurs années du festival, pour son stand et ses animations pédagogiques. Avec plus de 15000 enfants (chiffre de 2020) venus nous rencontrer sur nos expositions pédagogiques depuis 2013, notre association est maintenant reconnue, comme une actrice majeure de la sensibilisation à l’environnement dans l’Est de la France. Notre boîte à outils se compose de conférences, d’expositions photos et de films documentaires. Ces derniers, mettant en lumière l’écosystème complet existant dans les zones humides. Depuis 10 ans, j’ai donc eu l’occasion de faire des directs pour la télévision et de présenter beaucoup de mes images, lors d’expositions, de conférences à travers tout le Grand Est, avec pour sujet commun, la faune et la flore présentes dans les zones humides de nos régions. C’est en février 2022, que je me lance en tant que vidéaste et photographe indépendant, afin de pouvoir consacrer 100% de mon temps à la réalisation d’images, aux 4 coins du monde. Les histoires et les interactions, que mon travail-passion me fait vivre, je souhaite les partager, encore et encore, pour susciter chez les autres cette curiosité à comprendre le vivant, avec toujours le même but : qu’à leur tour, ils le respectent et en prennent soin. J’ai également en préparation, une exposition sur mon expédition au Spitzberg, que j’ai réalisée à l’été 2022, pour aller découvrir la vie aquatique et marine en apnée, dans les lacs glaciaires des montagnes et dans l’océan Arctique. Au cours de cette expédition de 15 jours, en autonomie complète avec mon binôme, j’ai vu et vécu des choses extraordinaires. En faire des images, a été pour moi un immense privilège, et le partager avec celles et ceux qui veulent bien m’écouter, sera quelque chose de formidable.

Exposition

 

La proxémie, est l'étude des distances sociales entre les individus. Ce que je peux vous dire de cette exposition, c’est qu’avant cette rencontre, avec celle que j’aime appeler affectueusement « ma » sirène bretonne : je ne savais pas ce que le terme, interaction avec le vivant, voulait dire… malgré les milliers d’heures passées sous l’eau en apnée dans le monde entier, à mon actif. C’est au cours d’un tournage, pour un documentaire réalisé par Stéphane GRANZOTTO, avec, pour sujet, la vie gravitant dans les laminaires, que j’ai eu l’immense chance de croiser le chemin de cette jeune femelle phoque gris, pendant plusieurs jours. Le lien qu’elle m’a permis de nouer avec elle a été extraordinaire. L’apnée, que je pratique (et enseigne) a sûrement été la clé de la porte d’entrée à son monde. Stéphane savait que je nageais souvent avec les phoques gris, du côté des Glénan ; mais la relation que j’ai eue avec cette femelle, nous a surpris tous les 2. Tous les jours, elle m’attendait, tous les jours, je lui parlais quand nous étions en surface, et tous les jours, on se rejoignait sous l’eau. C’était grandiose : un festival de langage non verbal et corporel ! Au début, tout en respectant nos espaces vitaux, nos bulles relationnelles… Puis la curiosité… Et enfin, nos regards se sont croisés pour ne plus se lâcher. Loin de moi tout anthropomorphisme, mais j’aime croire qu’elle aussi recherchait ce lien qui nous unissait sous la surface. A la fin de chaque séance, après plusieurs heures dans l’eau, au moment où je devais remonter sur le bateau, elle faisait voler en éclats les parois de nos bulles, en m’accompagnant et en venant me tirer par les palmes, pour que je reste dans l’eau. Le moment le plus fort dans ces interactions fut lorsque, trop occupée à me mordiller les palmes, elle ne s’est pas rendu compte qu’elle était tout contre moi. Cet instant, où l’on s’est retrouvé face à face, nos visages à quelques centimètres l’un de l’autre… La surprise, pendant une seconde ou deux, nous a effrayés… Mais nos regards ont eu le temps de se connecter avec ce lien qui plonge dans votre âme. La peur s’est diluée dans l’océan en un éclair… Par 15 mètres de fond, sommes-nous si différents l’un de l’autre, tout compte fait ? La qualité de présence, c’est savoir se connecter à l’autre, instaurer la confiance, harmoniser sa bulle à celle de l’autre, trouver un espace commun. Et vous, comment créez-vous cette bulle commune, ce lieu d’échange ouvert et authentique dans la relation à l’autre ? (Pardon, mon métier de soignant me rattrape) Je me souviendrai sans doute, toute ma vie, de ce moment rempli d’une douceur infinie à quelques centimètres de cet animal « sauvage ». Ces moments où l’apnée n’a plus d’importance, où mon caisson photo n’existe plus, où, égoïstement, je profite de ces instants hors du temps. J’aime me souvenir de ces scènes pour pouvoir les raconter plus tard, à celles et ceux qui veulent bien m’écouter, me lire. Et peut-être, qu’eux aussi tomberont sous le charme de cette sirène, afin de sensibiliser sur la beauté du monde et à sa fragilité. Je souhaite faire profiter au plus grand nombre, de ses privilèges que m’offre la nature : les privilèges sont faits pour être partagés sinon, ils ne servent à rien. Encore aujourd’hui, il ne se passe pas une journée, sans que je pense à elle…