Présentation
Eric TOURNERET
France
http://thebeephotographer.photoshelter.com
Photographe indépendant depuis 1989, Éric Tourneret est aujourd’hui internationalement reconnu comme le « photographe des abeilles ». Il vit actuellement en Ardèche. Son enfance près d’Annecy, entre lac et montagne, le sensibilise à la beauté des milieux naturels. À 17 ans, il découvre l’Afrique, le voyage et la rencontre d’autres cultures. Il est initié à la photographie dans l’univers des studios, où il côtoie des photographes de mode et de publicité, spécialistes de la lumière et de la création visuelle. Il parcourt ensuite le monde pendant quinze ans, pour la presse magazine pour des sujets journalistiques. Il appréhende la photographie comme un « outil à raconter », « un outil pour aller à la rencontre ». En 2004, sensibilisé à la disparition des abeilles par la lutte des apiculteurs français, pour l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes, Éric commence un travail de fond sur l’apiculture en s’immergeant dans la vie de la ruche. Exposées à l’Orangerie du Sénat en 2006, ses photographies novatrices sont rassemblées dans un premier ouvrage, « Le peuple des abeilles » et font l’objet de nombreuses publications dans la presse internationale. En 2007, il élargit ses investigations à l’international en une série de reportages sur la relation des hommes aux abeilles, de la cueillette la plus archaïque à l’apiculture industrielle et commerciale, au Népal, au Cameroun, en Russie, en Argentine, au Mexique, en Nouvelle-Zélande, aux USA, en Roumanie… Puis, Éric Tourneret a poursuivi ses voyages à la découverte des grandes traditions apicoles en Slovénie, en Allemagne, en Turquie. Il rencontre les nomades d’Éthiopie et les Pygmées de la République du Congo, les abeilles géantes en Inde et en Indonésie, mais aussi les abeilles sans dard au Brésil, au Costa Rica et les abeilles tueuses au Panama. Il découvre l’apiculture urbaine à New York, Londres, Berlin, Hong Kong… et le redoutable frelon asiatique en France, les miellées perpétuelles en Australie et la pollinisation à la main en Chine. Ces dix années de découverte des abeilles et des hommes, ont donné lieu à la publication du beau livre « Les routes du miel » aux éditions Hozhoni (septembre 2015) et à l’exposition éponyme sur les Grilles du Sénat. Aujourd’hui, avec son nouveau livre « Le Génie des abeilles » aux éditions Hozhoni (septembre 2017), Eric Tourneret apporte un nouveau regard sur les abeilles, les filles du soleil, en témoignant par des images novatrices des découvertes scientifiques de ces dix dernières années. Le génie des abeilles, Auteurs : Eric Tourneret, Sylla de Saint Pierre, Prof Jürgen Tautz Editions Hozhoni 21/09/2017 ISBN 978-2-37241-031-1
Exposition
Partout dans le monde et depuis la nuit des temps, le miel est une nourriture fondamentale de l’homme et son premier remède. Éric Tourneret nous invite à découvrir, au travers de 50 images exceptionnelles, l’univers des abeilles, et la diversité des stratégies de récolte que les hommes ont développées pour l’amour du miel. Cette vaste fresque est le fruit de dix années de reportages dans 20 pays sur cinq continents. Des pasteurs nomades de la vallée de l’Omo en Éthiopie, où l’hydromel coule à flots, lors de l’initiation des jeunes hommes, aux industriels du miel qui déplacent leurs ruches par camions entiers, lors des grandes transhumances, aux Irulas du sud de l’Inde bravant les falaises pour la récolte des abeilles géantes. « Les routes du miel » nous transportent aussi au coeur de la ruche, de l’instant intime où la reine, entourée de sa cour, se déplace sur les cellules de cire à la recherche d’une cellule vide pour y déposer un oeuf, au retour des butineuses chargées de nectar et de pollen. L’exposition dit aussi l’importance vitale de la pollinisation, essentielle à la production agricole humaine comme au brassage génétique du monde végétal. Créatrices et garantes de la biodiversité, les abeilles font partie des espèces qui assurent la pérennité de la vie sur terre. Pourtant, elles disparaissent. Notre enjeu aujourd’hui n’est-il pas d’inventer une gestion responsable de nos ressources et de nous préparer aux changements climatiques, en conciliant bien-être des populations et préservation des écosystèmes ? De plus en plus coupés de la nature, il nous est difficile d’imaginer que l’agriculture puisse être un vivier d’innovation. Les avancées réalisées dans l’agronomie – agroforesterie, permaculture -, le partage de connaissances que nous apporte la révolution des communications, offrent à l’humanité une chance extraordinaire : celle de faire la paix avec la nature, de produire une alimentation de qualité pour tous, sans intrants chimiques, et de sauvegarder les ressources essentielles à la vie, l’air, l’eau, les plantes à fleurs, les abeilles… toute la chaîne du vivant, dont nous ne sommes, finalement, qu’un minuscule et très récent maillon.
Galerie
- ÉTHIOPIE – Vallée de L’Omo Un jeune enfant passe la clôture du campement, où une ruche attend d’être installée. Le peuple de pasteurs nomades Hamer compte près de 40 000 personnes. Encore très traditionnels, ils vivent principalement de l’élevage. Les Hamer sont installés dans une région désertique, à la végétation plus clairsemée. Les ruches sont installées près des cours d’eau, qui se remplissent à chaque orage, pendant la saison des pluies. Le développement de la vallée de l’Omo, avec des projets d’agriculture intensive, d’infrastructures routières, va sûrement transformer rapidement la vie de ce peuple. –
- BRÉSIL – État du Pará – Belem. Dans le nid de cette abeille Tetragonisca angustula, les cellules destinées au couvain (le lieu de ponte des œufs et d’élevage des larves) les larves sont de forme ovoïde. La taille de cette abeille ne dépasse pas quatre millimètres. Dans les zones équatoriales de la planète, en Amérique, en Afrique, en Inde et en Australie, près de 400 espèces d’abeilles sans dard, des familles Mélipona et Trigona, récoltent nectar et pollen. Leurs tailles varient de trois à quinze millimètres. Certaines abeilles Mélipones élèvent plusieurs reines au sein de la même colonie. –
- CHINE – Province du Sichuan, Hanyuan. Pollinisation des vergers de poiriers à la main. La Chine a réalisé sa révolution agricole dans les années quatre-vingt, suite à la politique nataliste du Président Mao Zedong. À Hanyuan, les poiriers sont traités de façon anarchique aux insecticides, par les familles de paysans pour lutter contre le pou de la poire. Depuis 20 ans, les familles d’apiculteurs évitent la vallée avec leurs ruches, pendant la floraison des vergers et le travail des abeilles a été remplacé par la pollinisation manuelle, rémunérée trois euros la journée. –
- NÉPAL – District de Solukhumbu – Vallée de Bung. À 20 kilomètres de l’Everest, sur des falaises situées au cœur des forêts de rhododendrons. La fantasmagorie de cette scène était la même, lorsqu’il y a 10 000 ans, les premiers chasseurs de miel affrontaient les colonies sauvages. Depuis les temps anciens, le miel a été récolté de façon organisée ou opportune. En Asie, en Europe, aux Amériques et en Afrique, les civilisations humaines ont commencé à offrir un habitat aux abeilles, dès l’Antiquité. Mais l’abeille géante de l’Himalaya, l’Apis dorsata laboriosa, n’a jamais accepté cette semi-domestication. –
- France – Une colonie compte, à la belle saison, 60 000 à 80 000 abeilles. La population se compose d’une reine fécondée qui pond près de 2000 œufs par jour, de quelques centaines de mâles, appelés faux-bourdons, et d’ouvrières. Les ouvrières occupent successivement, selon leur âge et leur développement physiologique, les fonctions de nettoyeuses, nourrices, travailleuses à l’intérieur de la ruche, productrices de cire, gardiennes et enfin butineuses, à partir de leur vingtième jour et jusqu’à mourir d’épuisement. Lors de l’essaimage (moment où la moitié des abeilles d’une colonie part à la recherche d’un habitat, avec une reine pour fonder une nouvelle colonie), ce sont les abeilles les plus expérimentées qui participent au choix du nouvel habitat.
- Filles du soleil – L’activité d’une ruche est intense, quand la température est supérieure à 15 ° Celsius, et quand les fleurs donnent en abondance du nectar. Le nectar est sécrété par les fleurs pour attirer les insectes qui assurent ainsi la reproduction des fleurs, en transportant le pollen des pistils aux étamines.
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