[:fr]Montier Festival Photo - Concours 2016 - Autres animaux sauvages de pleine nature[:]

LES GUEULES NOIRES

Présentation

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Véronique QUILLARD

  France

  http://patricequillard.blogspot.com

  

Je pratique la photo depuis mon adolescence quand mon père, photographe portraitiste, m'a initiée aux bases de cet art. J'ai pris ensuite ma propre voie par passion de la nature. L'Afrique m'a toujours fascinée, et j'ai passé de nombreuses années à en rêver. Mon premier contact avec elle en 2004 fut pourtant un vrai choc. C'était brut et mystique à la fois, comme si l'évidence m'apparaissait soudain. C'était un retour aux origines, un voyage vers l'essentiel et une plongée dans ma part animale. J'en suis revenue imprégnée ! J'ai eu la chance de découvrir la Tanzanie, le Zimbabwe, le Botswana et le Kenya à plusieurs reprises, en camp de brousse, dans des conditions optimales pour se plonger totalement dans la vie sauvage. C'est par la photographie animalière que j'ai pu exprimer toute la violence des émotions ressenties au contact de ce continent magique où l'on perçoit avec ivresse la symbiose ancestrale entre l'homme et l'animal qui existait du temps de nos lointains ancêtres. Mon regard a évolué au fil des années, ainsi que ma connaissance naturaliste des animaux. Mes photos sont devenues plus spécialisées. Je travaille actuellement avec un EOS 70D, équipé d’objectifs Canon 70-200 mm f/2.8 ou 300 mm f/4, ainsi qu’un objectif grand angle, le zoom 17-55 mm f/2.8. Je suis touchée par toutes les formes de destruction de la nature opérées par l’homme sur son environnement. Sensible à la disparition inéluctable des espèces les plus emblématiques de la vie sauvage, je soutiens l’association Cheetah for Ever qui a mis en place et finance un programme de surveillance des jeunes guépards dans le Masaï Mara et d'éducation auprès des populations locales.

Exposition

LES GUEULES NOIRES

  2017

  6 | Salle Saint-Berchaire

 

Les hyènes, avec leur regard noir et insondable, avec leur mâchoire puissante,  animaux intelligents et efficaces, rapides et endurants, savent utiliser la force du groupe. Elles ne se réduisent pas à la réputation de charognards dans laquelle on les enferme habituellement. Elles font partie intégrante d'un écosystème fragile dont le territoire se réduit sans cesse, et dont l'équilibre  semble de plus en plus menacé. J'ai voulu mettre en évidence l'insolente réussite de ces prédateurs, la force du clan, ainsi que le respect et la terreur qu'elles peuvent inspirer. Cela fait déjà quelques années que je réalise des images de hyènes, pour tenter de braquer les projecteurs sur elles. Au-delà de ma répulsion première, j’ai ressenti très rapidement une forme de respect mêlé de crainte à leur égard. J'ai pu constater que notre connaissance des hyènes se résume souvent en une série d'idées reçues, de préférence négatives, qui ne tiennent pas longtemps face à l'observation des comportements.  Je me suis penchée sur leur « berceau », à la recherche d'informations scientifiques me permettant de mieux les comprendre. Elles ont développé une société unique chez les mammifères : toutes les femelles dominent les mâles, leur intelligence est équivalente à celle des primates, ce sont de vraies marathoniennes et elles ont mis en place une hiérarchie sociale monarchique qui frise le despotisme (malheur aux dominés !). Les photos qui ont été réalisées se sont totalement révélées en N&B ! Comme une évidence. Comme un petit supplément d’âme. Exactement ce que je voulais faire ressentir. Les gueules pleines de sang sur certaines images sont devenues barbouillées non plus de rouge, mais de noir. Sous leurs yeux noirs comme un puits sans fond. De monstres sans foi ni loi, elles sont devenues presque belles. Effrayantes, jamais laides en tous cas. L'exposition est présentée comme une suite logique des comportements stratégiques et d'attaques constatées dans la nature. Elle est complétée par une série de « fiches » ayant pour but d'informer sur certaines spécificités propres à ces mammifères.

Galerie