Présentation
Denis GIRARD
France
Passionné par la beauté sauvage de mon département, la Haute-Savoie, je me spécialise depuis mes débuts sur la faune locale, et depuis 5 ans sur une faune de très grande proximité (moins de 2 km autour de mon domicile). Les rencontres se font le week-end et le soir après le travail. J’adore les lumières difficiles des sous-bois. J’aime exploiter le potentiel du matériel moderne en travaillant à basse vitesse et à haute sensibilité. Ces sous-bois,au printemps,sont mon terrain de jeux . Bien sûr la Haute-Savoie n’est pas que pénombre, je prends énormément de plaisir à parcourir les grands espaces savoyards où évolue une faune remarquable. C’est aussi mon terrain de jeux en hiver avec de belles rencontres parfois mémorables comme avec la Demoiselle de Haute-Savoie, une hermine.
Exposition
Dimanche 1er février, il neige dans la vallée. L’ambiance est intéressante, au point de tenter une sortie photos. Il est déjà tard, je décide de partir en affût au cincle plongeur dans une rivière proche de chez moi. Je prends la voiture et pars seul. Sur la route, je passe devant un grand champ totalement blanc où seules quelques herbes transpercent la neige fraîchement tombée. Une herbe différente des autres attire mon regard alors que je conduis. Un coup d’œil rapide dans le rétroviseur, je freine brusquement, j’ai un doute ! Je concentre mon regard sur cette herbe … BINGO, c’est une hermine en manteau d’hiver qui sort juste sa tête d’un trou de campagnols. Incroyable, un mois et demi que je recherche la « demoiselle de Haute-Savoie » et là, par hasard, je tombe dessus. Le cincle attendra, l’occasion est trop belle ! J’ai suivi la belle plusieurs semaines, principalement le weekend. Je ne compte pas les heures d’attente! A chaque rencontre, je m’installe couché par terre, en pleine neige, à plat ventre, avec mon sac de riz. Combien de torticolis, de doigts engourdis par le froid … mais tout ça est vite oublié lorsque la blanche hermine sort de ses galeries pour me présenter son plus beau profil. Elle tourne autour de moi, gardant ses distances de sécurité. Elle accepte ma présence. L’AF de mon boitier souffre, la blanche hermine se déplace à grande vitesse. Le faible contraste (blanc sur blanc) rend très difficile la mise au point, être au ras du sol complique encore plus la mise au point. Elle court, saute, bondit dans tous les sens, difficile d’anticiper la direction qu’elle va prendre. Au bout de quelques jours, je commence à comprendre son rythme de vie. Une anecdote : Le premier jour de cette rencontre: une personne, voisine du grand champ, a couru vers moi, totalement apeurée. Il neigeait comme le poing, et j’étais allongé par terre depuis 2 heures environ, trempé de la tête au pied … elle croyait que j’avais fait un malaise. J’ai rassuré cette personne et je lui ai montré la raison de ma présence dans ce champ, la blanche hermine pointait justement son museau. La personne s’est excusée de m’avoir dérangé et avait même peur de faire fuir le petit mustélidé, … une 2ème rencontre exceptionnelle, le même jour ! La rencontre avec la belle n’est pas terminée. Nous sommes cette fois-ci mi-mars de la même année, je décide d’abandonner la « demoiselle de Haute-Savoie » pour retrouver d’autres coins inaccessibles en plein hiver. Les routes alpines sont désormais praticables et il me tarde de trouver d’autres sujets. J’arrive sur le secteur en question, je quitte la voiture, je marche 200 mètres dans une neige encore bien présente … et devinez quoi?: je tombe à nouveau sur une nouvelle « demoiselle de Haute-Savoie », une nouvelle hermine. Cette fois-ci, sa mue est bien avancée, le printemps n’est pas loin et ça se voit avec sa tenue moitié/moitié (moitié blanc et moitié chocolat au lait). Je vais passer un nouveau mois de bonheur avec la belle. Depuis ces 2 rencontres, certaines nuits, je rêve de la « demoiselle de Haute-Savoie »