[:fr]Montier Festival Photo - Concours 2016 - Autres animaux sauvages de pleine nature[:]

Présentation

362_rdv-logo-2014-noir-100.jpg -

Regard du Vivant présente Xavier DESMIER, Frédéric et Olivier LARREY, Maxime BRIOLA

  France

  http://www.regard-du-vivant.fr

  

  

Photographes : Xavier Desmier, Frédéric et Olivier Larrey, Maxime Briola.

Textes : Gilles Boeuf.

Site de l'exposition : www.iles-en-iles.com

Xavier Desmier, photographe, cinéaste et plongeur, il rejoint l’équipe Cousteau en 1981, puis Thalassa, pour laquelle il réalise une quarantaine de films. En 1993, il intègre l’agence Rapho et s’intéresse au monde polaire. Ses images sont publiées dans Géo, Grands Reportages, Terre sauvage, Paris Match, New York Times, Time.

Frédéric Larrey,  photographe et naturaliste, il a publié et édité les ouvrages Aigle de Bonelli, Madagascar, Littoral et Pelagos; ce dernier a reçu la palme d’or au Festival de l’image sous-marine de Marseille. Il est l’un des créateurs de l’association Regard du Vivant, en 2001. Il a participé aux expositions Jungles, Pelagos, et deux expositions sur les îles, présentées sur la balade du front de mer d'Argèles-sur-Mer et au festival de Montier-en-Der. Ces images ont été récompensées au concours Wildlife photographer of the year.

Olivier Larrey, photographe naturaliste, il a réalisé des reportages aux Seychelles, en Australie et à La Réunion, pour l’exposition D’îles en îles. Il est passionné des régions méditerranéennes et nordiques, pour lesquelles il travaille actuellement sur plusieurs projets photographiques. Un livre et une exposition "Taïga" ont été présentés au festival de Montier-en-Der, en 2016.

Maxime Briola, photographe et rédacteur naturaliste, il a réalisé un reportage au Sri Lanka, pour l’exposition D’îles en îles, explosion de vie. Passionné depuis toujours par la nature dans son ensemble, il porte un intérêt particulier à la Méditerranée, les forêts équatoriales et les reptiles.

Gilles Boeuf, conseiller scientifique du Patrimoine naturel et de la biodiversité auprès du Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l'Énergie. Président du Muséum national d'Histoire naturelle, de 2009 à 2015.

Exposition

 

Une exposition : Regard du Vivant.

Introduction de Gilles Boeuf : Les îles et le littoral ont toujours représenté pour l’humanité une zone de vie privilégiée. Dès lors que l’humain a été en mesure de quitter ses territoires d’origine, en Afrique, il a marché vers les rivages de l’océan. Et alors qu’a t-il fait ? A t- il eu peur des mouvements, ou du bruit du ressac ? Ou, au contraire, s’est-il avancé dans l’eau ? A t-il profité de cette eau, a t-il consommé des coquillages ou crustacés sur la plage ? S’y est-il attardé ? C’était où et quand ? Certainement en Afrique ! Ce pourrait être sur une carte actuelle, dans le nord-est en Erythrée ou au Kenya, ou encore en Afrique du sud, ou peut-être sur les rivages du Maroc ? Il découvrait l’océan, il y a plus de 2 millions d’années, et s’y aventurera plus tard, quand il sera en mesure de construire des bateaux. Probablement que les premiers ont correspondu à des esquifs bien sommaires; un tronc d’arbre, plus tard évidé pour constituer une pirogue, un amas de branchages, un radeau… El alors, il a débarqué sur les îles, très proches de la côte. Au début, on les apercevait du rivage du continent, puis de plus en plus lointaines. Et vers l’an 800, il a été capable, sur de grandes pirogues de haute mer, de découvrir et de s’installer sur l’île de Pâques, la plus isolée de toutes. Ces peuples du Pacifique, dont certains sont mis en scène ici (images des Marquises), ont été, comme le dit Peter Buck, « les vikings du soleil levant » ! La période des grandes découvertes amènera les européens à « redécouvrir » ces îles et à les cartographier. Les observations satellitaires actuelles sont extrêmement précieuses pour l’établissement de données géographiques très précises et surtout pour suivre l’évolution des rivages, si mouvants aujourd’hui, dans cette période d’accélération de l’érosion des côtes, soumises à la fréquence accrue des événements extrêmes et à la montée générale des mers. Le traitement des photos satellite permet aussi la séparation entre eau et terre, pas du tout aussi simple que cela à établir. Combien de terres (avec leurs humains) allons-nous perdre, durant les prochaines décennies ? Le rivage des continents et celui des îles a toujours constitué, dans l’histoire de l’évolution du vivant, un site bien particulier : c’est par là que la vie sortira de l’océan ancestral, vers 450 millions d’années (pour les organismes métazoaires élaborés) et c’est depuis toujours une mince frange fragile, séparant deux milieux, la Terre et la Mer. Si la vie a pu sortir de l’océan, c’est qu’elle a pu s’adapter à de nouvelles conditions, bien nouvelles par rapport à celles de l’environnement océanique. Vies, aquatique et terrestre, sont fondamentalement différentes et les interactions, physiques et biologiques, y sont aussi bien différentes. Le mélange d’eau douce et d’eau de mer, sur la côte et dans les estuaires, bien représenté par certaines images ici, comme la mangrove des Sundarbans, offre des possibilités uniques, et bien des espèces amphibies actuelles (dites amphihalines pour les migratrices) représentent, pertinemment, les processus qui ont permis à la vie la conquête des milieux continentaux. Rivages, continentaux et des îles, ont donc joué un rôle fondamental dans le développement du vivant et de la biodiversité. Et l’humain n’y échappe pas, il adore vivre sur ces rivages ! Bien plus de la moitié des humains aujourd’hui, vit au bord de la mer, on y migre aussi pour travailler ou passer ses vacances, ou tout simplement y survivre, en utilisant ses ressources (beaucoup trop ponctionnées actuellement !). Et je raconte souvent, pour amplifier l’image de cette dépendance que nous avons vis à vis des rivages, que notre sang raconte l’histoire de la sortie de l’océan, notre salinité interne étant réduite à un peu moins d’ 1/3 d’eau de mer. La vie a impérativement dû passer par le rivage, pour sortir de la mer ! Aussi, aujourd’hui, devons-nous beaucoup plus réfléchir à tout cela, cessons nos destructions du littoral, nos pollutions, nos disséminations d’espèces partout, nos surexploitations inconsidérées, travaillons à limiter les effets du changement climatique, acceptons notre dépendance à cette nature qui nous entoure et dans laquelle nous sommes indéfectiblement immergés ! Aussi, ces extraordinaires images, que vous allez contempler, sont un puissant moyen de communication. Elles vont profondément vous toucher, car elles participent à cette fabuleuse histoire du vivant et de l’humanité.

Livres

La vie dans les "Sundarbans"

La vie dans les "Sundarbans"

  Auteur : Xavier Desmier
⋅⋅⋅⋅
  Éditeur : National geographic France