Montier Photo Festival

Presentation

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Roland AVARD

  France

  http://rolandavard.wixsite.com/roland-avard

  

L’amour de la nature et son respect font partie des fondements de mon éducation. Je suis donc toujours resté en contact étroit avec elle, nous avons su construire un vrai dialogue. Elle me parle et me fait réagir. En la contemplant, j’éprouve des émotions ….. La photographie me permet d’exprimer, pour les partager, ces sentiments parfois confus qui remontent du fond de mon être. La beauté et l’extrême fragilité de la nature sont à la base de mes photos, mais elles sont vues à travers le prisme de mes émotions, ce qui les rend uniques. Ce ne sont pas des paysages, mais des chocs, des impressions… Voyage intérieur. Pourtant, mon amour des arbres, du silence, de l’harmonie, de la liberté…. était heurté par des scènes choquantes, violentes, portant toujours une signature humaine. Alors, plutôt que de détourner les yeux, j’ai voulu les affronter pour essayer d’exprimer ma douleur. C’est ainsi qu’est née cette série « Désolation ». Un cri d’effroi devant ces spectacles de chaos sans aucune vie, où tout est brisé, piétiné, détruit, et où ne reste plus qu’un silence pesant, un silence de mort.

Exposition

 

« Désolation » Il ne reste quasiment plus rien. Quelques arbres encore debout, isolés, chétifs, abîmés. Survivants en sursis, ils souffrent et ça s’entend. Au sol, le chaos. Arbres couchés, gisants abandonnés. Respirent-ils encore ? Morceaux de troncs, nus, froids, hideux. Branches brisées éparpillées pêle-mêle, inertes, inutiles. Racines en l’air montrant du doigt un espace vide, sans vie. Terre défoncée : ornières, trous énormes remplis d’eau gelée, feuilles malaxées. Parfois ce qui semblait être des arbustes. Ecorchés, écartelés mais toujours vivants. Et puis ce silence. Pesant. Mort. On grelotte. On serre les dents pour étouffer un cri. Au loin dans la brume, la masse noire d’une forêt. Comme figée. Attend son heure… Tout à coup un oiseau. A peine posé, aussitôt reparti. Erreur de GPS, il n’y a plus rien. Et toi, MON arbre, toi que je voyais de loin et qui te refaisais une beauté à mon approche. Toi que j’ai tant caressé, avec qui j’ai si souvent parlé et que j’ai photographié sous tous les angles en toutes saisons, mais surtout l’hiver parce que tu aimais ma compagnie, tout emmitouflé dans ton superbe manteau blanc….. Ils t’ont déraciné, déshabillé, coupé, démembré. Ils t’ont traîné jusque là-bas, entassé avec tes amis. Ils t’ont chargé dans ces énormes camions, avec tous les autres, les uns sur les autres... Destination inconnue.