Montier Photo Festival

Presentation

Montier Photo Festival

Charlelie COUTURE

  Parrains - Invités

  

L’homme a perdu les pédales. À peine a-t il inventé la bicyclette, que l’homme a commencé à dérailler. Oh ! Que non ! Je n’ai rien contre la petite reine qui au contraire permet de visiter le monde sans le polluer, mais il faut bien admettre qu’avec l’industrialisation, l’homme a perdu le contrôle de son véhicule.

À vouloir tout contrôler, tout dominer de la tête aux pieds, l’homme a perdu la tête.

À force d’accélérer, l’Homme a fini par rater le virage d’une modernisation humaniste qui lui aurait permis à la fois de gagner du confort pour sa vie, tout en respectant l’Environnement.

À force de tout exploiter, creuser dans l’écorce des mines de plus en plus profondes, comme l’écureuil qui ne consomme jamais l’entièreté des glands, faînes, noisettes, noix ou cônes qu’il a emmagasinés, parce qu’il a en lui cette crainte atavique de l’avenir, l’homme fait des réserves disproportionnées. Obsédé par le pire, (qu’on appelle « principe de précaution » que tout le monde trouve normal) l’Homme produit plus que son besoin. Mais cette « conscience du malheur » le mène à se comporter d’une manière absurde. À force de vouloir se protéger, en anticipant sur les drames qui pourraient « éventuellement » lui arriver, c’est comme s’il sortait chaque jour avec un casque sur la tête, de peur de se prendre une tuile tombée du toit…

À force de n’être jamais satisfait ni rassasié, à force de vouloir tout et son contraire, à force de demander à la Terre de donner plus qu’elle n’a, celle-ci tente de se rebiffer parfois, mais surtout elle s’épuise à une vitesse folle et dans des proportions inimaginables !

On vit une période d’angoisse mondiale et les causes de stress sont nombreuses. Pourtant, on a beau le prévenir que ses agissements risquent de mettre en péril sa propre existence, (et encore plus sûrement celle de ses petits-enfants) mais au lieu de reconnaître ses manquements et de tenter de modifier ses comportements grégaires, ledit Homme fait semblant de ne pas entendre les mises en garde; avec cynisme, afin de défendre son confort égoïste, il nie les évidences, discutaille les chiffres ou condamne l’augure qui tentait de le prévenir…

On s’alimente à la fois trop et de plus en plus mal, en ingérant des nourritures perverties, imbibées de substances créées par des chimistes fous, œuvrant pour le compte d’industries n’ayant pour ambition que de générer des profits afin de satisfaire l’appétit insatiable des porteurs de titres et autres actionnaires anonymes qui règnent en maîtres sur les conseils d’administration et autres bilans annuels. « Grandir ou mourir » on nous dit qu’il n’y a pas le choix ! On nous dit ce qu’on veut, d’autant que ceux qui financent les groupes d’informations sont aussi les premiers concernés par les avertissements des vigies, et autres lanceurs d’alerte qui poussent des cris d’orfraie, mais qui s’épuisent aussi, à force de s’opposer aux sbires des pouvoirs économiques en place.

Oui, la nature ne peut plus suivre le rythme effréné qui lui est imposé. Les déserts avancent et les animaux supplient qu’on leur fiche la paix. Ces animaux qui partageaient avec nous leurs ramages et leur diversité dans le paysage, et qu’ils soient à poils, à plumes ou à élytres, qu’ils soient papillons ou abeilles, se font de plus en plus rares.

À force d’aller plus vite que la musique, on atteindra un jour au silence !

Ah, si seulement on avait le droit à nouveau de prendre son temps !

Prendre le temps de regarder. Prendre le temps de respirer pendant qu’il est encore temps.

Prendre le temps de se réjouir d’une lumière, d’un rayon de soleil, d’un parfum dans l’air, d’un regard croisé dans un reflet de pluie, ou cette forme en mouvement qui glisse dans les fougères, ou une ombre élégante qui apparaît subrepticement en silhouette au crépuscule, tandis que le soleil se couche et que le vent chante une étrange mélopée en frottant les roseaux…

C’est sûrement de tout cela (et de bien plus encore) dont il sera question à longueur de journée – voire même de soirées animées - entre amis, dans le cadre chaleureux de ce 21ème festival de la photo animalière et de nature de Montier-en Der, où je viendrai faire un tour cette année.

CharlElie COUTURE

Exposition

 

Books

Honey hunters of Nagaland

Honey hunters of Nagaland

  Author : Martin N. Johansen
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  Publisher : Outside magazine
Färöer - Grüne felseninseln im Atlantic

Färöer - Grüne felseninseln im Atlantic

  Author : Martin N. Johansen
⋅⋅⋅⋅
  Publisher : Terra magazine / Tecklenborg Verlag / numéro 3/2019