Teddy Bracard - Oiseaux sauvages de pleine nature

Le Concours international de Photo Nature 2020 en chiffres :

  • 2 tranches d’âge : – de 16 ans et + de 16 ans pour 10 catégories
  • 21 676 photos et 115 vidéos reçues
  • 2 844 photographes participants (2 785 + de 16 ans et 59 moins de 16 ans)
  • 93 nationalités représentées : Afrique du Sud 3 ; Algérie 14 ; Allemagne 28 ; Arabie Saoudite 1 ; Argentine 7 ; Australie 5 ; Autriche 5 ; Azerbaijan 1 ; Bangladesh 10 ; Belgique 85 ; Bénin 3 ; Bielorussie 14 ; Brésil 15 ; Bulgarie 2 ; Canada 22 ; Chine 12 ; Colombie 2 ; Congo 1 ; Costa Rica 2 ; Croatie 2 ; Danemark 3 ; Egypte 6 ; Emirats Arabes Unis 1 ; Espagne 94 ; Estonie 2 ; Finlande 3 ; France 1654 ; Géorgie 1 ; Grèce 4 ; Hong Kong 4 ; Hongrie 26 ; Inde 63 ; Indonésie 4 ; Irak 4 ; Iran 120 ; Islande 1 ; Israël 2 ; Italie 67 ; Japon 2 ; Jordanie 2 ; Kazakhstan 1 ; Kenya 1 ; Koweït 1; Lettonie 2 ; Liban 1 ; Libye 1 ; Lituanie 2 ; Luxembourg 7 ; Macédoine 1 ; Madagascar 3 ; Malaisie 6 ; Maroc 6 ; Mexique 6 ; Moldavie 1 ; Mongolie 2 ; Népal 1 ; Nigeria 6 ; Norvège 1 ; Ouzbekistan 1 ; Pakistan 11 ; Palestine 1 ; Pays-Bas 15 ; Pérou 1 ; Philippines 4 ; Pologne 24 ; Portugal 7 ; Qatar 2 ; République Tchèque 3 ; Roumanie 15 ; Royaume Uni 16 ; Russie 229 ; Sénégal 1 ; Serbie 2 ; Singapour 3 ; Slovaquie 3 ; Slovénie 2 ; Soudan 2 ; Sri Lanka 6 ; Suède 1 ; Suisse 71 ; Syrie 2 ; Taiwan 2 ; Tatarstan 3 ; Togo 1 ; Tunisie 3 ; Turkmenistan 1 ; Turquie 10 ; Ukraine 9 ; USA 41 ; Venezuela 1 ; Việt Nam 4 ; Zambie 1 ; Zimbabwe 1.

Composition du jury du Concours 2020

Président du jury 2020 :

  • Cyril RUOSO, Photographe

Autre membres :

  • Bertrand BODIN, Photographe
  • Olivier LARREY, Photographe
  • Tanguy STOECKLE, Photographe
  • Stéphane HETTE, magazine Nat’images
Jury 2020
© Pascal BOURGUIGNON

Comité technique

  • Régis FOURNEL (Coordinateur AFPAN « l’Or Vert »)
  • Maud POTIER (Chargée de mission, responsable de la réalisation du festival et du développement pédagogique, chargée du concours AFPAN « l’Or Vert »)
  • Stéphane DENIZOT
  • Anthony LEMAIRE
  • Pascal BOURGUIGNON (Déclic Editions)
  • Michel PETIT

Le mot du jury

Deux journées marathon auront été nécessaires pour sélectionner les meilleures images, parmi les 3524 photos et 26 vidéos finalistes ! Rappelons que plus de 21676 photos, provenant de 93 pays ont été envoyées au festival cette année, ce qui est un record.

Les délibérations se sont déroulées dans un climat serein et chaleureux, même si les passions se sont exprimées. Ce qui est sûr, c’est que le palmarès nous ravit à l’unanimité. La photo qui a reçu le Grand Prix du festival reflète cette opinion, car il a été décerné comme une évidence, tellement la photo nous fait vivre l’instant, tout en conservant la poésie du langage photographique.

Notre expérience, en tant que membres du jury du concours de Montier-en-Der, nous permet de vous livrer quelques-unes de nos réflexions, afin d’améliorer les prochaines éditions.

Nous avons vu, plusieurs fois, des photos déposées par erreur dans la mauvaise catégorie, nous ne parlons pas ici de catégories qui peuvent se chevaucher, selon les interprétations des uns et des autres (graphisme- paysage), mais d’oiseaux qui ont été envoyés chez les mammifères … Quel dommage ! Certains photographes nous ont envoyé des photos qui se ressemblaient trop. Pensez que vous devez assumer votre sélection, évitez de proposer des poses trop proches les unes-des-autres. En tant que photographe, votre travail d’éditing doit prolonger votre travail de prise de vue. Soyez rigoureux dans votre sélection et assumez vos choix, jusqu’au bout.

A l’unanimité au sein du jury, nous vous recommandons de vous méfier des effets de mode. En dehors de la catégorie “nature revisitée”, où vous avez une liberté totale de création, jouez avec modération sur les curseurs de post traitement et travaillez sur un écran calibré, notre remarque, pour cette session, s’applique plus particulièrement à la colorimétrie. Il semble qu’une épidémie, parallèle à celle du corona, se propage et incite des photographes à explorer le spectre colorimétrique, au-delà de ce que l’œil humain peut percevoir…N’oubliez pas que ce concours (en dehors de nature revisitée) garde un caractère documentaire, ancré au réel, réel transcendé bien sûr, par l’acte photographique qui devient une empreinte déformée de la réalité. Jusqu’où la déformation de cette empreinte peut-elle aller, pour que l’on considère toujours une photo comme une photo de “nature”…?  vaste débat passionnant qui nous a agités, au sein du jury, et qui pourra animer vos discussions pendant le festival.

Les effets de mode concernent le traitement mais aussi le choix des sujets. Nous avons été déçus, de voir que ceux qui voyagent loin pour photographier, vont souvent tous aux mêmes endroits pour photographier les mêmes espèces, de la même façon. Si vous voulez vous distinguer, intéressez-vous à des sujets moins traités ou trouvez une idée, définissez un parti pris qui vous permettra de nous montrer d’une autre façon, ce que l’on a tous trop vu. Le même écueil guette ceux qui photographient sur notre territoire … nous avons vu plusieurs dizaines, peut-être des dizaines de dizaines, que certains nomment des centaines de… fritillaires. Parallèlement, nous avons découvert, à posteriori bien sûr, (les photos sont anonymes, au moment des sélections), que la très grande majorité des photographes primés avait travaillé près de chez eux … nous avons interprété cette donnée, comme la preuve que la connaissance d’un lieu lié à ses qualités de naturaliste et à sa ténacité, était des ingrédients souvent fertiles à l’émergence d’une photo qui nous surprendra.

Si nous poursuivons le déroulé de nos remarques, par catégories : nous aurions aimé voir plus de liberté dans “nature revisitée”. Lâchez-vous !

Pour les séries, vous aviez la possibilité de déposer de 3 à 5 images, souvent, nous avons vu des séries qui auraient mieux fonctionné avec 3 photos. Plus, n’est pas toujours synonyme de mieux !

Pour la catégorie vidéo : nous sommes restés de grands enfants, à moins que l’être humain ne se structure tout entier autour des récits, des mythologies (voici un autre thème de discussion pour le festival !) …. toujours est-il que nous aimons les histoires, nous voulons entendre des histoires et c’est exactement ce qu’on attend, dans cette catégorie. Trop de vidéos ne sont que de simples plans qui ne racontent pas grand-chose,

En 90 secondes (temps maxi donné par le règlement) il est possible de raconter de belles histoires, que ce soit par un plan séquence, où l’animal dans son attitude nous raconte quelque chose, ou par le montage.  Une catégorie à travailler, donc !

Enfin, la catégorie paysage est le parent pauvre de la photographie nature. Les paysages, dans leur immobilité, pourraient donner l’illusion qu’ils sont plus faciles à fixer sur la gélatine ou sur les capteurs …il n’en est rien, et l’art de la photographie de paysage demeure un acte d’une grande subtilité. Nous avons sûrement tous éprouvé la désagréable sensation d’être dans un endroit inspirant, tout en se sentant impuissant à restituer cette magie … Comme pour les catégories animaux, on peut aussi transcender des paysages qui ne soient pas des poncifs. Les champs de coquelicots, les plages et les cascades ne sont pas les seuls endroits dignes d’intérêts.

Hormis ces remarques, ce qui nous a agréablement surpris, c’est le niveau atteint par les moins de 16 ans ! Nous avons fait « Waouh ! » plusieurs fois, et leurs photos nous ont souvent transportés dans leur univers d’insouciance, mais aussi de regards avertis. La sélection a été difficile pour certaines images, nous aurions aimé en garder plus, ne serait-ce que pour encourager le regard de ces jeunes photographes. Mais un concours n’est pas un examen et une belle image peut ne pas être retenue, si à côté, une autre belle image apporte un petit plus… en tout cas, tous nos encouragements à cette jeune génération !

Les phases finales de sélection, dans certaines catégories, ont été des crève-cœur. Plusieurs photos auraient mérité, très sincèrement, un prix…

Enfin, nous avons été heureux de constater, à la fin de la délibération, que de nombreuses nationalités sont représentées dans les photographies retenues.

La photographie est un outil pour transmettre des messages, une sensibilité, un regard, une émotion.

Ainsi, que des animaux communs, mais persécutés par l’Homme, comme les renards et les blaireaux, soient dans ce palmarès, nous semble symboliquement très fort. Rappelons que 600.000 renards et 12.000 blaireaux sont volontairement tués, chaque année en France, dans des conditions qui dépassent l’entendement. La photo peut aussi être un acte politique.

Ce mot du jury ne serait pas complet, si nous ne remerciions pas l’équipe de l’Afpan, du comité technique du concours qui a organisé avec bienveillance ces deux magnifiques journées. Un merci particulier à Maud, qui a su mener cette équipe masculine avec une maîtrise toute féminine…

Continuez à nous faire rêver, et n’hésitez pas à sortir des sentiers battus, même sur un sujet commun !

Photographiquement vôtre