[:fr]Montier Festival Photo - Concours 2016 - Autres animaux sauvages de pleine nature[:]

Présentation

Jacques GRISON

Jacques GRISON

  France

  Parrains - Invités

  

Jacques Grison est né à Verdun en 1958. Il vit et travaille à Paris depuis 1981. Après des études scientifiques, une première expérience d’éducateur spécialisé en hôpital psychiatrique, il développe son sens de l’altérité et sa sensibilité à « l’à peine perceptible ». Il commence à pratiquer la photographie diagnostique, utilisée dans la recherche médicale, auprès de grands scientifiques, notamment le professeur Georges Mathé, qui l’encourage à créer, en 1985, l’agence de photographies de santé Goivaux. Sept ans plus tard, devenu membre photographe de l’agence Rapho, il y ouvre le département dédié au reportage à caractère social. Il multiplie alors les travaux sur les banlieues comme La Forestière, sur le monde du travail, notamment Mineurs, les derniers Seigneurs du charbon, ou sur le handicap avec La vie malgré tout. Il veut montrer qu’un autre monde existe, plus discret, plus fragile, parfois inquiétant pour celui qui le tient à distance. Depuis 1997, il revient sur sa terre natale et y poursuit un long travail, qui prolonge sa réflexion sur la perception et l’étend aux relations entre paysage et mémoire. Actuellement, il se tourne vers d’autres sujets, d’autres approches photographiques et plastiques. Membre de l’agence Rapho de 1992 à 2008, enseignant à l’Institut européen du cinéma et de l’audiovisuel à l'université de Lorraine depuis 1999 et à l’École nationale supérieure d’art et de design de Nancy de 2008 à 2013, Jacques Grison expose et diffuse ses photographies, en France et à l’étranger. Il a publié plusieurs livres, parmi lesquels : Mineurs, Les derniers Seigneurs du charbon (Flammarion, 2005), Verdun. 30 000 jours plus tard (Textuel, 2008) et Nez rouge, blouse blanche (Impressions nouvelles, 2011). Il a aussi contribué à plusieurs ouvrages collectifs : Clichy sans cliché (Delpire, Actes Sud, 2006), Une traversée photographique du XXe siècle (BDIC, Créaphis, 2008), La photographie sociale (Actes Sud, Photo Poche n° 126, 2010), Imaginaire contemporain de la Grande Guerre : 14-18 Henri-Pierre Jeudy, Maria Claudia Galera, (éditions Châtelet-Voltaire, 2013).

Exposition

 

"Il y a dans le travail de Jacques Grison un legs et un projet. Ce qu’il voit et ressent, en parcourant les champs de bataille, le fait traverser des temps indissolublement accolés, celui d’une histoire dévastatrice, invisible et présente et cet autre venu de l’enfance, de jeux partagés avec d’autres enfants, cherchant dans la terre quelques trésors d’abord connus comme des trouvailles avant de devenir des reliques, des signes de vie ramenant à la mémoire les rares récits de son grand-père maternel, revenu de l’horreur sans pouvoir jamais s’en détacher, sans pouvoir jamais trouver la paix. Comment transmettre cela, ce silence qui pénètre davantage que le plus grand froid, ces « paysages avec figures absentes 1 » paysages post-mortem plus habités qu’un secret, paysages où tout semble faire signe et trace ? Comment faire cela et dire la construction de soi, une terrible proximité étrange et familière, le singulier d’un être, son enracinement et son espérance accrochés aux majuscules de l’Histoire ? Comment le dire sans faillir, comme le ferait un témoin intempestif qui croirait porter une vérité, hausserait le ton et détonnerait, tombant sans décence dans l’esthétisation et le pathos ? Jacques Grison ne s’y trompe pas. Ce qu’il possède, s’il doit le transmettre, apparaîtra dans son temps, mêlant diachronie et rémanence, tressant un récit hors des romans nationaux, des héroïsations et des célébrations. L’exercice de distanciation propre à la dramaturgie brechtienne, sera ici accompli pour nous donner à voir et à percevoir. Quoi ? L’invisible, l’indicible, l’irréparable. Ils seront les composants de ce paysage de soi et d’un être collectif, de ce pays-visage de gueules cassées, d’une masse ossifiée retenue dans une architecture de sacre ou fondue dans un humus-humanus nourrissant un paysage d’après guerre. À Nagasaki, Matsumoto Elichi a pris une photographie saisissante dans les décombres d’une base militaire, après l’explosion atomique : les corps ont disparu, mais l’ombre fantomatique d’une échelle est restée, fixée sur un mur ; trace de la trace. Jacques Grison porte une ombre et la vit." François Barré, Devant Verdun, Histoire et fruiticée, Editions Trans Photographic Press, 2016

Livres

Imaginaire contemporain de la Grande Guerre, 14-18

Imaginaire contemporain de la Grande Guerre, 14-18

  Auteur : Henri-Pierre Jeudy et Maria Claudia Galera
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  Éditeur : Editions Chatelet-Voltaire
Devant Verdun

Devant Verdun

  Auteur : Jacques Grison (avec les contributions de Marc Avelot, François Barré, Francine Deroudille, Airy Durup de Baleine, Bruno Giganti, Arno Gisinger, Henri-Pierre Jeudy, Régis Latouche, René Major )
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  Éditeur : Trans Photographic Press, 2016